Témoignage d’entrepreneure passée par l’Incubatest

Il y a treize ans, Catherine Courdil-Bouthinon créait son atelier de copiste de maîtres avec l’appui de l’Incubatest. Elle revient sur un parcours marqué par la recherche artistique et une collaboration durable avec le Palais des Beaux-Arts de Lille.

Comment tout a commencé ?

J’ai toujours dessiné, et dès l’enfance j’ai su que je voulais être peintre, sans encore savoir que je me consacrerais presque exclusivement à la copie de tableaux de maîtres.
J’ai commencé mes études artistiques à l’ESAG (École Supérieure d’Arts Graphiques) à Paris, puis à l’École des Beaux-Arts de Lille, où j’ai enfin pu entrer dans l’atelier de peinture dont je rêvais. Malheureusement, je n’y ai pas trouvé l’enseignement que j’attendais.
Après sept années d’études, dont une à l’École des Beaux-Arts de Rouen en atelier de gravure, j’avais acquis de bonnes bases dans plusieurs disciplines artistiques, mais je manquais encore de connaissances sur les techniques de la peinture à l’huile.
C’est donc après mes études que j’ai entrepris des recherches personnelles sur ces techniques, notamment à travers la copie de tableaux de maîtres, comme on le faisait autrefois dans les ateliers. L’arrivée d’Internet a été un tournant dans la qualité de mes recherches : j’ai pu accéder à une immense quantité d’informations et d’images, notamment aux collections des musées du monde entier.
La copie de tableaux de grands maîtres s’est imposée à moi comme une évidence, la suite logique de tous mes choix antérieurs — et surtout, pour le plaisir immense de peindre des chefs-d’œuvre !

Comment l’appui de BGE Hauts de France vous a aidé ?

L’appui de BGE a été essentiel pour moi à toutes les étapes : conseils avant création, formation, incubateur, et suivi après création.
J’avais beaucoup d’atouts sur le plan artistique, mais peu de notions sur la réalité d’une entreprise. J’y ai donc appris les bases indispensables à la création. Cet accompagnement m’a permis d’aborder mon activité avec assurance, notamment au Palais des Beaux-Arts de Lille, qui constitue depuis mon installation en 2012 un élément majeur de ma visibilité.

Comment vous voyez votre projet évoluer ?

Mes recherches techniques permanentes ont beaucoup fait évoluer mon métier et réorienté mon travail. Quelle que soit la période du tableau qui m’est commandé, j’utilise les techniques picturales des XVe, XVIe et XVIIe siècles — trois siècles à l’apogée de la peinture à l’huile — que j’étudie régulièrement.
Les publications issues des laboratoires d’analyses des œuvres d’art, aujourd’hui extrêmement documentées, sont une source inestimable d’informations pour le copiste.
En dehors de mes commandes, je prépare une exposition exclusivement consacrée à Johannes Vermeer, un peintre que j’ai longuement étudié et pour lequel je dispose d’une grande quantité d’informations, notamment grâce aux résultats de l’examen technique réalisé sur La Jeune Fille à la perle dans le cadre du projet de recherche « The Girl in the Spotlight », mené par l’Institut des Pays-Bas pour la conservation, l’art et les sciences, et publié dans une collection spéciale d’articles scientifiques sur le patrimoine.
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